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d'après « L'AIGLE » de Charles GILL (1871 - 1918)

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AIGLE
(version 2024 de Philippe Martineau
d'après « L'AIGLE » de Charles GILL)



En dépit de la cage où je t'avais jeté,
tu plongeais dans l'effroi toutes les sentinelles,
et sans que ma victoire eût vaincu ta fierté,
ton regard convoitait les cimes éternelles.

Je voulus mettre un terme à ta captivité,
car à présent tes yeux n'avaient plus d'étincelles,
mais quand j'ouvris la porte à ton bec affûté
ton âme illumina le fond de tes prunelles.

Sans doute observas-tu que j'étais déganté
et que j'eusse péri sous tes serres cruelles.
Pensas-tu me soumettre à ta férocité
comme tu l'avais fait à nombre de pucelles ?

Depuis longtemps soumis à l'immobilité,
tu dégainas soudain tes gigantesques ailes
avant de conquérir l'espace inhabité
et d'ajouter aux cieux deux étoiles nouvelles.

in « Poèmes traduits du silence » - recueil 2 (voir LIBRAIRIE)


par Gilles-Claude Thériault (version 2015 de Ph. Martineau) :
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