C'était un aigle noir -
qui se posa si près
qu'on ne pouvait pas voir
ce qui m'en séparait.
«
Tu te trompes de proie !
dis-je à ce bec armé,
à moins que tu me croies
capable de t'aimer...»
Je ne vis plus soudain
que des lambeaux de brume
tandis que sur ma main
retombait une plume.
Mais que le ciel est gris
lorsque je me réveille !
Malgré tout je souris
en croyant au soleil.
... non sans crainte qu'au soir
aucun rêve n'afflue
et que mon aigle noir
ne vienne jamais plus.
in « Poèmes traduits du silence » - recueil 1
(voir LIBRAIRIE)