Pour vous punir d'avoir trop marché
le destin vous trancha les deux jambes.
Et alors qu'au soir de votre vie
la douleur mangeait votre sourire,
vous me dîtes :
« J'ai déjà un pied dans la tombe. »
alors que vos deux pieds déjà marchaient sous
terre.
Pour vous punir d'avoir trop aimé
le sort vous arracha la moitié du cur,
celle qui naquît en robe blanche...
Vous n'eûtes que le temps d'esquisser son portrait
au dos de votre carnet
de rendez-vous.
Alors que l'automne s'alourdissait,
vous peignîtes un ciel
sculpté dans la cervelle d'un dieu.
Je ne vis pas alors
que c'était votre portrait :
in « Exaspérance »
- édition L'ENCRIER - 1987 [épuisé]
in « Épure en âge d'incarnation » édition 2010
(voir LIBRAIRIE)
« Ciel d'orage sur la mer » par
Louis Rémond - 1978