CANTATE DU PHENIX
Ta voix
porte le silence du fauve
propre à blesser l'indifférence des choses
Ta voix
réponse à ma plus pure famine
à celle qui nourrit l'arrogance des faux dieux
Ta voix
propre à blesser l'indifférence des causes
comme si de sourds volcans
surgissaient du calme des eaux
pour éventrer l'obésité muette des cieux
Comme si d'autres Phénix aux pieds de cendre
aux ailes combustibles
s'arrachaient aux envies de descendre
à la peur d'être cible
Comme si le Styx immortel
n'ayant ni rive à aimer
ni mer où mourir
cherchait dans l'âme humaine
un songe où renaître
une plaie d'où jaillir
Comme si
dans la fouille de l'être
la pierre informe et apatride
se savait promise aux traits de l'architecture
et prête à clore la voûte ultime
des Taj Mahal
et de toute autre épure en âge d'incarnation
in « Épure en âge d'incarnation »
- édition 2005
par Philippe LEJOUR (
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