Un vieux livre attendait que je vinsse le lire.
Je l'ouvris doucement comme on ouvre un tombeau.
Ce que j'en lus alors fit résonner ma lyre
et rendit mon regard aventureux et beau.
Qu'il fût l'œuvre d'un homme ou d'une autre énergie,
ce livre salutaire avait tout d'un recueil
et nourrissait ma voix d'une longue élégie
dont la langue était pure et le cours, sans écueil.
Chaque page en tournant luisait comme un lampyre
et tirait du coma d'autres alexandrins.
Je n'eusse pas troqué ce chant contre un empire
et le silence autour valait tous les écrins.
in « Poèmes traduits du silence » - recueil 2
(voir LIBRAIRIE)