RENCONTRE
Tu m’arraches les dents ?
de toutes façons, ma serrure ou une autre
les aurait toutes gobées !
Tu me casses le cœur, décoffrant ma statue de sang ?
elle titube, feint de fuir, fait claquer au vent taurin
le pucelage des coquelicots.
Tu m’arraches les talons, les pas, les chemins ?
pour venir du Soleil je passerai par la source,
ou le judas.
Tu m’arraches les yeux, les cils, les cheveux ?
mes larmes chauves te voient à travers le buvard.
in « Épure en âge d'incarnation » édition 2005
par Martine MARCHAND :